lundi 29 juillet 2013

Journée de salon

Hier dimanche, je suis remonté faire un tour dans les chères montagnes que j'aime tant. C'était à l'occasion du salon des écrivains qui s'est tenu à Crots, un petit village haut-alpin, a regroupé une dizaine d'auteures et d'auteurs dans la cour de l'école primaire.

Ce déplacement, je dois le dire, me faisait peur dès l'instant où j'ai accepté d'y participer. Il y a plusieurs raisons à cela. La première est l'éloignement de ce village. Il se trouve à quelques 150 kms de chez moi.Pour les parcourir, il m'a fallu le matin entre 2 et 3 heures sans perdre de temps. la question était de savoir si le soir, après un premier trajet et une journée passée dehors sans aucun confort adapté et aucune possibilité de me reposer, je serai en mesure de redescendre en passant encore 3 heures derrière le volant. D'autant qu'on annonçait du vilain temps.

La seconde raison touchait justement à cette notion de confort. il ne s'agit pas de reprocher quoi que ce soit aux organisateurs. ce serait déplacé. Mais durant ces journées, les participants restent du matin au sir assis sur la chaise qu'on met à leur disposition et attendent le lecteur. Hier, j'ai passé ma journée sur un banc de bois. Pas de dossier pour reposer mon dos déjà endolori.  La position d'assise n'était pas nom plus cette qu'il me faut. Résultat, que je prévoyais en outre, dos bloqué dès midi et jambes rapidement douloureuses. Mais tant pis, j'était là et il fallait que je prenne sur moi. La journée allait être longue.

Enfin, ce petit voyage dans ce coin des Alpes revêtait un caractère émotionnel très fort. Je me trouvais en effet à peine à une cinquantaine de kilomètres de chez celle que je considère comme ma petite sœur. C'est une relation qui, de mon côté, est très particulière, presque fusionnelle. Dès que, sur l'autoroute, j'ai commencé à apercevoir les montagnes, son visage est venu à moi. Je ne la vois pas souvent et même discuter sur Internet est devenu rare. Elle me manque. C'est pour cela qu'à maintes reprises, je me tournais sur mon banc de torture pour apercevoir le coin de sa montagne.


Cette journée donc commençait dans un climat d'incertitude. Mais elle me réservait de belles choses. Je vais faire abstraction de la partie promotion de mes livres. Même si j'ai réalisé 3 ventes (seulement 3 livres vendus pour 300 kms de voyage), ce n'est pas significatif. ce qu'il l'est, en revanche c'est que cette journée m'a fait connaître quelqu'un de très gentil. En même temps, les conséquences sur moi demanderaient un peu de temps pour disparaître.

En fin de matinée, une jeune femme (oui, encore une femme) est venue voir mes livres. J'ai commencé à lui expliquer le contenu de mon premier opus. Et comme cela traite en réalité de souffrance autobiographique, je l'ai mise en garde sur la violence de certains passages. Elle m'a alors confié qu'elle aussi souffrait d'une maladie rare et que personne non plus n'arrivait à la diagnostiquer réellement. Nous avons discuté longtemps de nos souffrances respectives, qui se rejoignaient si clairement. Elle est partie un peu passé midi pour aller manger et se reposer. Je ne pensais alors plus vraiment à elle mais elle est revenue l'après midi pour parler encore. Ce fut un moment d'émotion intense qui m'a tiré quelques larmes (qu'elle n'a heureusement pas vu).


Le retour de Crots m'a pris presque trois heures. Heureusement, la pluie n'est pas tombée. Je suis rentré doucement, m'attendant au bout d'un moment à voir la fatigue m'envahir et les douleurs s’accroître. Je ne me suis pas trompé. Après une vingtaine de kilomètres, en plus de mes jambes dont la raideur s'est amplifiée, mes bras, à force de tourner le volant ont suivi le même chemin. Mais en plus, mes yeux on commencé à me brûler. Puis vint le douleur que l'on sent quand on appuie dessus fortement, essayant de les enfoncer dans leur orbite. J'étais de plus en plus fatigué, avec l'envie de m'arrêter dormir. Les derniers 100 kilomètres se sont fait dans cet état de détresse corporelle si difficile à imaginer pour les gens normaux. Je suis tout de même arrivé sans encombre à bon port.


Ce matin, c'est difficile. Je m'y attendais, lendemain d'escapade. Ni mon dos, et encore moins mes jambes n'ont trouvé le repos. Je devrais garder le repos mais comme un fait exprès, je n'arrête pas de devoir me déplacer. Donc, crampes, jambes trop lourdes. Il faudra du temps. Malgré les bonnes choses qui me sont arrivées Lors de ce salon, je n'arrive pas à ne pas m'en vouloir de me mettre dans un si grand ennui. Je souffre et je ne peux rien faire pour que ça aille mieux. Mais je ne peux pas non plus arrêter complètement toute activité qui sollicite mon corps sou ce prétexte-là. Alors, j'attends, en silence, que cela s'arrange et que mes jambes et mon dos s'apaisent enfin. Mais ce silence hurle en moi et c'est compliqué.

Dimanche prochain, un autre salon du livre se tien et j'y suis invité. Son avantage par rapport à celui de Crots est double : il n'est situé qu'à 40 kilomètres de chez moi et sur place, j'y ai de la famille. Mais je sais déjà qu'une nouvelle épreuve m'y attends et que je me maudirai à nouveau.

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