mercredi 23 janvier 2013

Emmuré


Je suis entouré par un mur infranchissable. Il n’y a pas d’issue. Un mur noir sans aucun motif, rien à quoi se raccrocher. En fait, c’est un mur d’enceinte.

Ce mur, il n’est pas comme les autres. Chacun a le sien, bien-sûr, mais chacun y trouve des portes qui vont lui permettre de sortir. Le mien n’en a point.

Je suis enfermé à l’intérieur de cette enceinte si haute qu’elle me cache mon ciel. Mais ce n’est peut-être pas une mauvaise chose. Qui peut trouver de la vie sous un ciel noir qui sur moi n’en finit pas de pleurer. Mais moi, je le regarde et, comme dans un miroir, j’y retrouve mon image.

Mon mur n’est pas comme celui des autres. Celui qui irait le voir de plus près, qui chercherait à comprendre ce qui le compose y trouverait glace et pierres incassables, froid et douleurs à la mesures de leur taille. Dans le ciment, il sentirait les larmes silencieuses et les hurlements muets. Et tous ces malheurs sont assemblés de si solide manière que mon mur reste indestructible.

Mais ce mur, je l’aime aussi. Je l’aime parce qu’il fait partie de moi. Il a toujours été là. Il est des douleurs dont on ne peut se séparer. Elles sont là et il faut les accepter. Parfois, j’aimerais que mon mur desserre son étreinte et qu’il s’éloigne un peu de moi. Parfois, j’aimerais que cela cesse. Sentir s’éloigner ce froid et ces douleurs un instant, juste un instant, pendant lequel il me serait permis de goûter à la vie.

 

 

23 janvier 2013

Patrick Chauvet