Je suis entouré par un mur infranchissable. Il n’y a pas d’issue.
Un mur noir sans aucun motif, rien à quoi se raccrocher. En fait, c’est un mur
d’enceinte.
Ce mur, il n’est pas comme les autres. Chacun a le sien,
bien-sûr, mais chacun y trouve des portes qui vont lui permettre de sortir. Le mien
n’en a point.
Je suis enfermé à l’intérieur de cette enceinte si haute qu’elle
me cache mon ciel. Mais ce n’est peut-être pas une mauvaise chose. Qui peut
trouver de la vie sous un ciel noir qui sur moi n’en finit pas de pleurer. Mais
moi, je le regarde et, comme dans un miroir, j’y retrouve mon image.
Mon mur n’est pas comme celui des autres. Celui qui irait le
voir de plus près, qui chercherait à comprendre ce qui le compose y trouverait
glace et pierres incassables, froid et douleurs à la mesures de leur taille. Dans
le ciment, il sentirait les larmes silencieuses et les hurlements muets. Et tous
ces malheurs sont assemblés de si solide manière que mon mur reste indestructible.
Mais ce mur, je l’aime aussi. Je l’aime parce qu’il fait
partie de moi. Il a toujours été là. Il est des douleurs dont on ne peut se
séparer. Elles sont là et il faut les accepter. Parfois, j’aimerais que mon mur
desserre son étreinte et qu’il s’éloigne un peu de moi. Parfois, j’aimerais que
cela cesse. Sentir s’éloigner ce froid et ces douleurs un instant, juste un instant,
pendant lequel il me serait permis de goûter à la vie.
23 janvier 2013
Patrick Chauvet