Vous
pouvez donner tout votre Amour à une personne, si elle doute, si la
confiance ne s'installe pas, si l'autre n'en veut pas, alors, vous
vous sentez encore plus seul. Quand on se bat pour ne pas être seul,
on n'a pas envie de jouer. Chaque marque de tendresse est une infime
victoire mais chaque pas en arrière est une lourde défaite.
Pour
échapper à cela, je me réfugie dans le travail. Les occupations de
toutes sortes sont le remède à prendre pour que mon cerveau ne se
pose plus toujours ces mêmes questions qui obsèdent et ne trouvent
pas de réponses. N'importe quoi pourvu que je ne pense pas.
Mais
arrive le moment où il faut réagir, l'instant où le besoin de
hurler est tellement fort qu'il faut répondre à ce harcèlement
cérébral. Pour ne pas faire de mal, pour tenter de garder une
chance de recoller les morceau et de recommencer une relation si
fragile qu'elle n'existe en réalité que pendant de courts moments,
il faut hurler en silence, ne pas s'en prendre aux autres. Et de
toute façon, pourquoi aller s'en prendre à autrui ? Je suis le
seul responsable de ce que j'ai fait de ma vie.
Mon
remède à moi, c'est l'écriture. Coucher sur fond blanc, fond
immaculé où l'on peut tout dire, les maux de l'âme et ceux du
corps. Dans mon cas, ils sont tant liés. Ce qui fait mal à
l'esprit, torture le corps, quand ce n'est pas l'inverse. Ce texte
est le remède que je prends ce matin. Il a un goût de fiel et
provoque la nausée. Il n'a même pas vocation à guérir mais juste
partager sa peine avec d'autres hypothétiques lecteurs. Mais il ne
soigne pas. Je suis mal, ce matin, et je vais le rester. Je le sais.
De
ces deux expériences, une seule et même issue, un désert. Un
désert affectif que je commence à bien connaître mais que je
n'arrive encore pas, après toutes ces années à accepter. Je crois
pourtant que de tout ceci, un enseignement est à tirer : la
solitude est mon devenir. Il me faut m'y plier et apprendre à m'en
contenter.
Pourtant,
j'ose encore espérer que celle qui est partie loin de moi me
reviendra un jour et restera tout près. J'ose espérer... Espérer...